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Pierre Grataloup dit Le P'tit Monsu (1773-1824)  

"Nous descendons tous d'un roi et d'un pendu", disait La Bruyère. Pour la version "pendu", nous sommes pourvus avec Pierre Grataloup dit le P'tit Monsu, funeste personnage qui sévit avec sa bande de chauffeurs de pieds à partir de la révolution de 1789 !

Pierre Grataloup a de multiples parentés indirectes avec Marc, la plus courte passant par sa belle-sœur Benoite Tissier (1758-1816) petite-fille de Louis Tissier (1697-1744) dont Marc est descendant direct à la 8ème génération.

Pendant la Révolution Française de 1789 et les années de gestation qui ont suivi, des brigands s’attaquent aux paysans en leur « chauffant » les pieds dans la cheminée, afin de leur faire avouer où ils cachent leurs économies.

Une bande de « Chauffeurs du Lyonnais » sévit dans les monts du Lyonnais dénommés « la Petite Vendée » et terrorisent la population. Ils y ont de nombreuses complicités car cette contrée abrite alors tout ce que la République a d’opposants (notables, royalistes, curés réfractaires, familles patriarcales). Toute la campagne lyonnaise, de Mornant à Vaugneray et de Beaunant à St Symphorien sur Coise, vit dans l’insécurité.

Cette bande comprend une vingtaine de jeunes hommes, réfractaires à l’armée ou déserteurs, ayant pris le maquis dans les bois environnants (Saint-Martin-en-Haut, Yzeron, Montromand, Thurins et Duerne) et qui se mettent à attaquer les gens qui se rendent à Lyon à pied en passant par le Forez. Tous les prétextes deviennent bons pour leurs méfaits : vengeances familiales, règlements de compte d'amoureux prétendants, défense de la religion catholique, nostalgie des royalistes ! Les Chauffeurs du Lyonnais, en lien avec les Royalistes, attaquent même les diligences à Duerne.

Le centre stratégique de la Petite Vendée est Saint-Martin-en-Haut car c'est là qu'est né le chef des brigands, Pierre Grataloup qui organise de véritables conseils de guerre dans les ruines du donjon du vieux château de Rochefort, leur repaire. Ce choix n’est sans doute pas lié au hasard quand on observe, l’emprise des Seigneurs de Rochefort sur « les petites gens » de leurs terres. L’occupation du donjon est tout un symbole.

Pierre Grataloup qui est un meneur d'hommes, devient rapidement le chef de la bande. Il admire Mandrin qui est mort à peine 20 ans avant sa naissance. Il est né le 26 juin 1774 au hameau de Maintinieu. Il est surnommé en patois « le petit Monsu » (le petit Monsieur : petit par la taille mais Monsieur comme toute personne importante, tel un notable), surnom qui saisit les gens de crainte et d'effroi dès qu’il est prononcé, surnom d’un personnage mythique et redouté, d'autant plus insaisissable que personne n'a fait le lien entre l'honorable Grataloup et le terrible chef de bande. D'une intelligence exceptionnelle, fin stratège, dépourvu de tout scrupule, vigoureux et déterminé, il impose une discipline de fer à ses hommes.

Les bandits procèdent toujours de la même manière : ils arrivent la nuit tombée aux abords des fermes, après s’être assurés que tous les habitants se trouvent à l’intérieur. Ils y pénétrent et réunissent domestiques, fermiers, mari, femme et enfants. Ils font main basse sur la nourriture et le vin et ils torturent le patron en festoyant. On ne compte plus les attaques des chauffeurs de pieds dans les fermes de la contrée. Pendant une dizaine d’années, il y en a quelques dizaines… certaines tournant même à l’assassinat.

Assassinat de la famille Piégay en 1798 

En 1798, les chauffeurs veulent s’en prendre à Etienne Piegay pour lui voler son magot et ainsi se venger d'avoir épousé il y a 14 ans, une jeune fille de 29 ans sa cadette, qu'ils connaissaient ! Ils veulent aussi se venger de sa servante, Florie Fournel, qui a refusé plusieurs fois des demandes en mariage alors que le domestique Clément Dussurgey va bientôt l’épouser, écartant ainsi les derniers prétendants.

Dans la nuit du 3 au 4 brumaire de l'An 7 de la République (nuit du 24 au 25 octobre 1798), au hameau de Charézieu à Sainte-Catherine, les chauffeurs attaquent la ferme des époux Piegay. Ils procèdent avec leur méthode habituelle mais l’affaire tourne mal car le domestique et la servante, puis Etienne Piégay lui-même, reconnaissent plusieurs d’entre-eux. Ils décident alors de ne prendre aucun risque et neuf personnes sont assassinées dans des conditions particulièrement sanguinaires (toutes égorgées), la plus jeune ayant à peine 5 ans. Ce sont :
  • Jean-Marie dit Étienne Piegay 66 ans et sa femme Antoinette Crozier 37 ans
  • leurs 5 enfants : Jeanne 14 ans, Jean-Claude 12 ans, Ennemonde 10 ans, Jean 8 ans, Étiennette 5 ans
  • leur domestique Clément Dussurgey et sa promise, la servante Florie Fourel 38 ans, de Saint-Martin-en-Haut

La malheureuse famille Piégay est également présente dans l'arbre, Jean-Marie Piégay et Marc ayant en commun Jean L'Ayné Piegay (1639-1694), un aieul à la 3ème génération pour Jean-Marie et à la 9ème génération pour Marc.

Comme il fallait s’y attendre, le petit Monsu a en fait assassiné des parents éloignés (3 fois par alliance) puisque le beau-frère Laurent Thollot (1744-1772) de sa belle-soeur Benoite Tissier (1758-1816) avait le même arrière-grand-père que Jean Marie Piegay !

Cette bande de malfrats est arrêtée lors de l’attaque de la ferme des Servannières vers 1800 grâce à un petit berger endormi dans la grange et que les bandits n’ont pas remarqué. Il alerte des habitants de Riverie qui viennent en découdre, furieux, avec les chauffeurs et les neutralisent. C’est enfin l’arrestation du Petit monsieur qui est guillotiné après un rapide procès, le 23 prairial an 8 (15 juin 1800) sur la place des Terreaux, à Lyon.

Mais le doute subsiste sur l’identité exacte du supplicié des Terreaux et une chape de plomb plane encore sur cette affaire car la religion, les notables et même les petits paysans étaient impliqués. Ces faits paraissent avoir été occultés du grand public et il semblerait même qu’une personnalité haut placée au gouvernement aurait fait détruire les archives du procès dans les années 1950 !…

Ce qui frappe aujourd'hui encore dans l'histoire des chauffeurs du Lyonnais, outre le déchaînement de violence qui l’a caractérisée, c'est l'incroyable témérité des malandrins, leur cruauté absolue, l'habileté parfois machiavélique de leurs forfaits et cette impunité totale dont ils jouirent pendant si longtemps. Tout cela, ils le durent à leur chef, un homme qui avait des aptitudes exceptionnelles pour le crime.

Pour en savoir plus sur cette affaire, procurez-vous le livre de Rémi Cuisinier http://remi.cuisinier.pagesperso-orange.fr/lepetitmons.htm

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